« Tu as gâché ton talent…. »
(image tirée d’ICI)
« Ma petite fille tu as gâché ton talent… »
Cette phrase résonne en moi. Ca faisait longtemps… la dernière fois j’avais à peine 20 ans et je « gâchais ma vie ».
Mon grand-père que j’aime tant, qui m’a pourtant dit il y a peu qu’il était fier de moi… Ces mots je ne les attendais pas… Ils sont passés au-dessus de moi, comme si j’étais protégée par l’atmosphère pleine d’amour de ce réveillon… pour me retomber sur le coeur maintenant.
Je le sais que j’avais « les capacités de »… De faire de grandes études, de finir ce que j’entreprenais… Oui je le sais tellement… j’en suis tellement consciente déjà…
Mais voilà, je n’ai jamais vraiment su ce que je voulais faire, j’avais envie de trop et si peu de confiance en moi… des mécanismes inconscients d’auto-destruction si envahissants parfois. J’ai commencé un BTS hôtelier arrêté en début de 2e année… j’ai été AMP, auxiliaire de vie, aide à domicile, surveillante en collège, animatrice, directrice d’accueil de loisirs… assistante maternelle maintenant. J’ai occupé des tas d’emplois qui me plaisaient, mais finalement je ne suis jamais parvenue à me projeter dans un métier que je ferais toute ma vie. J’ai choisi des métiers, des boulots qui me plaisaient, mais des emplois résolument précaires… « un emploi qui plaît te fait-il manger? »
Il n’y a qu’une seule chose que j’ai toujours eu envie de valoriser, c’est mon goût d’écrire. J’écris depuis toute petite… A 8 ans j’avais fait un mini recueil de poèmes que j’avais distribué à ma famille… J’ai tenu des journaux intimes, des blogs, écrit mon malêtre d’ado dans les poèmes ou la prose. J’aime écrire mais je n’ai pas l’imagination pour écrire un livre par exemple… Et en France, comment mettre en avant ses qualités littéraires sans diplôme?
Enfin bref.
« Ma petite fille tu as gâché ton talent… »
Aujourd’hui, cette phrase me retombe sur le coeur et me pèse… Je sens déjà l’infernale spirale des doutes et du désarroi s’inviter… Je ne suis pas quelqu’un qui a de l’estime de soi. Alors ces quelques mots glissés au détour d’une conversation vont me plonger dans des moments difficiles, je le sais, où je vais devoir me battre contre l’envie de me dénigrer et de m’auto-détruire. Ca peut paraître idiot, vous me direz qu’il faut laisser pisser, ne pas y faire attention… Sans doute. Mais c’est peut-être car j’adore mon grand-père, que je l’admire que ça me heurte autant.
Le poids des mots.
Je sais bien qu’il n’avait aucunement l’intention de me faire de la peine. Je ne lui en veux pas. Je crois que c’est à moi que j’en veux.
De ne pas être à la hauteur. De ne pas me sentir à la hauteur.
6 commentaires
cirginie
rooo petite maman mamouth, ne te laisse pas trop perturber par les phrases passées, tu peux encore tout faire et bien, tu multiplies les talents et interets, cuisine, couture, moman super, beaucoup deja n arrive pas à assurer ça 😉
maman-mammouth
🙂
Valérie
Très bel article, très touchant! Et oui, les mots vont parfois mal, surtout lorsqu’ils viennent de personne qu’on aime. Mais tu as l’air heureuse et épanouie dans ta vie c’est le principal!
Mais parfois ces réflexions nous font également avancer. Et puis maintenant toute une vie le même métier ça devient rare! Et les métiers dans le social, éducatif sont tellement peu reconnus… Et pourtant!! En attendant, profite de ton petit Girafon 😉
A bientôt!
maman-mammouth
Merci Valérie 🙂
maptitetribu
Je comprends, venant d une personne chère les mots touchent ils blessent ou nous construisent….
maman-mammouth
Ca me touche toujours « trop », la peine passera, le temps que je digère ces paroles dures 🙂