Un pied dans l’adolescence

Je crois que ça y est, nous y sommes pour de bon. Nous avons bel et bien un pied dans l’adolescence. Tom n’a pourtant pas encore 11 ans (même si c’est pour bientôt)… mais elle semble démarrer assez tôt chez lui ! Je ne suis pas la seule à avoir remarqué cette bascule qui s’est faite petit à petit depuis déjà plusieurs mois. Les professionnelles de santé qui le suivent ont senti le changement aussi. Tom se montre beaucoup moins coopératif, redevient plus rigide et plus instable émotionnellement. Est-ce que ça m’inquiète ? Pas particulièrement.

J’ai déjà traversé de nombreuses phases différentes depuis sa naissance, avec des plus difficiles que d’autres. J’ai toujours essayé de faire de mon mieux, très imparfaitement. J’ai fait des erreurs et j’en ferai encore, c’est certain. C’est la vie, je suis un être humain, avec ses propres émotions, ses difficultés et ses jours sans.

Alors, qu’on se le dise, je n’aborde pas forcément cette période avec sérénité, mais pas avec angoisse non plus. Je suis plutôt en terrain neutre pour l’instant. Certains jours, j’ai l’impression de subir davantage ces changements, d’autres jours cela ne me heurte pas particulièrement. C’est évidemment très lié à mon humeur du jour, à l’intensité de mes douleurs et de ma fatigue, comme pour tout le monde je pense 🙂 Je culpabilise beaucoup moins de ne pas être constante et d’avoir parfois des réponses inadaptées. Cela arrive. Si la méthode éducative parfaite et le parent parfait existaient, cela se sauraient 😉

Parfois, j’avoue être une peu désarçonnée face aux réactions de mon fils, notamment lorsqu’il fait preuve d’ingratitude ou de victimisation. Ce sont deux traits que je juge toxiques et qui touchent à mes limites, à ce que je suis capable de tolérer… alors dans ces moments, c’est la colère qui parle trop souvent. Alors, je suis lucide, l’ingratitude fait partie de l’enfance et de l’adolescence. Je crois que la plupart des enfants en font preuve au moins une fois 😉 Mais, c’est quelque chose que je tolère mal et que je refuse de voir s’installer dans mon foyer. Je n’attends aucune gratitude ni aucune reconnaissance de la part de mes enfants, cependant, je n’accepte aucune ingratitude et je souhaite que mes enfants n’oublient pas tous les privilèges dont ils jouissent. Je suis donc souvent assez stricte avec eux sur ce point. Je n’ai pas de soucis à le dire. Être stricte n’est pas un gros mot et n’est pas contradictoire avec le fait d’éduquer dans le respect, la bienveillance et la non-violence.

Il est évident que je n’oublie pas que mon fils est neuroatypique, mais si cela explique certains comportements et certaines réactions, je considère que ce n’est pas une excuse. Son autisme et son TDAH vont forcément avoir une incidence sur cette période de l’adolescence. Est-ce que cela compliquera les choses ? Peut-être. Ou pas. Ou… peut-être même qu’au final il y a une part de perception personnelle dans la « difficulté » que l’on ressent face à cette période de la vie de son enfant.

En tout cas, nous avons bel et bien un pied dedans. Comme tous les parents, j’espère simplement que cela ne sera pas un trop grand ouragan 😉  Nous ferons de notre mieux, en espérant que cela sera suffisant !