
La peur de mourir (Etre mère #7)
Aujourd’hui, ma septième participation au Etre Mère, initié par Babidji, Petits Diables et RockandMom.
Pour moi, être mère c’est découvrir de nouvelles peurs
D’aussi loin que je m’en souvienne, je n’ai jamais vraiment eu peur de mourir. Enfant, j’avais une peur panique d’être kidnappée, je m’imaginais que des kidnappeurs s’étaient déguisés en mes parents (on ne se moque pas!), j’élaborais tout un tas de stratagèmes pour leur échapper, mais je n’ai jamais eu peur de mourir. J’étais sûrement trop jeune pour ça.
Ado, non plus. Malgré le fait que j’étais une ado dépressive, mal dans sa tête et dans ses baskets, je restais profondément vivante. Je n’avais pas envie de mourir, ni peur de mourir. J’ai toujours eu peur en revanche, de perdre ceux que j’aime. Mais, la seule chose qui m’angoissait dans le fait de mourir un jour, c’était d’imaginer la peine de mes parents s’il m’arrivait quelque chose. Ca c’était insupportable pour moi.
Et puis, je suis devenue maman… Et brusquement j’ai connu cette peur de mourir, véritablement. J’ai commencé à paniquer en voiture, à imaginer les pires scénarios catastrophes… je sais désormais ce qu’est la peur de mourir.
J’ai peur de mourir, car s’il m’arrivait quoi que ce soit, qui serait là pour mon Girafon? Pour l’apaiser par une tétée, pour le câliner sans modération, pour supporter ses nuits hachées? Et j’ai surtout peur de mourir car j’ai tellement à vivre avec lui, en famille… J’aurais trop à perdre à mourir!
Devenir maman aura changé beaucoup de choses en moi. Cela m’aura révélée à moi-même, mais aussi réveillé des peurs, des angoisses… normales sans doute. Je n’irai pas jusqu’à dire que cette peur de mourir m’obsède, non pas du tout. Je reste profondément vivante, j’aime vivre au jour le jour, et profiter au maximum de chaque instant. Mais, elle est là, au fond de moi, jamais très loin… me rappelant aussi combien il est important de vivre, quelle chance j’ai et que je dois en profiter!
Cette peur de mourir est angoissante, mais aussi positive finalement, car elle me pousse encore d’avantage en avant.
(Illustration : Korrig’Anne)


14 commentaires
Marie.s
Bonsoir à toutes et merci pour vos témoignages.
Pour ma part c’est un peu différent et si certaines d’entre-vous ont connu ça, je suis preneuse de vos retours…
J’ai 26 ans et d’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours souhaité avoir des enfants, je ne voyais pas ma vie sans eux. De même que je n’ai jamais vraiment eu peur de la mort, enfin ça ne me tracassait pas plus que ça.
Pourtant, maintenant que mon conjoint et moi-même souhaitons devenir parents, ces angoisses de la mort et de la maladie me hantent. J’éprouve un énorme blocage à franchir le pas de l’arrêt de la contraception car même si l’envie d’être mère est plus fort que tout, je suis bloquée à l’idée de ne plus être là un jour pour mon enfant. J’ai pourtant bien conscience que cela fait partie de la vie mais cela me tétanise.
J’ai déjà dû traverser pas mal de choses dans ma vie, notamment la maladie de grand nombre de mes proches et j’ai toujours su les gérer et protéger les autres membres de ma famille. Mais l’idée de faire connaître ça à mon enfant m’effraie…
Avez-vous connu ça ? Avez-vous des conseils pour apprendre à vivre avec cette peur et se donner le droit d’avancer?
Je vous remercie par avance.
Très belle soirée à vous.
Morgane K.
Cet article me fait écho.
Exactement comme toi, depuis que je suis maman, je me suis vue imaginer des scénarios effrayants (type accident de voiture du haut d’un pont avec les enfants à l’arrière, et si je peux n’en sauver qu’un, qui est-ce que ce serait ?!…impossible de faire un choix si terrible).
Mais depuis quelques semaines, mon travail dans un service d’oncologie où j’ai l’occasion de cotoyer de jeunes mamans atteintes de cancer.
Dernièrement l’une est décédée quelques heures après avoir pu se marier in extremis à l’Hôpital : en une journée, son conjoint s’est vu passer de célibataire à marié puis à veuf :/
Une autre va bientôt laisser derrière elle un jeune marié et leur petit de 2 ans après n’avoir pu lutter contre la maladie qu’un an.
Et depuis quelques temps, je me demande ce que je pourrai bien laisser comme souvenir à mes enfants et à leur papa si je venais à apprendre qu’une terrible maladie allait m’emporter, comment les accompagner dans leurs découvertes, leurs premières fois, soutenir leur papa pour les aider à accepter leurs échecs, même au-delà de la mort…
Bref, vraiment cette peur de la mort que tu éprouves, je l’ai aussi bien ancrée au creux de mes entrailles, à m’en faire pleurer certaines nuits durant mes cauchemars.
Et puis le lendemain, au lever du soleil, tout ce que je vois c’est le sourire de mes fils, leurs câlins, les attentions amoureuses de mon chéri-chéri…ça passera , comme toutes les peurs…et ça reviendra…mais ça ne m’empêchera plus de profiter de ma famille. 😉
maman-mammouth
Oui, c’est assez viscéral cette peur… mais je trouve qu’elle est assez saine si elle nous permet d’aller de l’avant et d’apprendre à vivre au jour le jour et de profiter de chaque instant 🙂
Mél DequoijemeMél
J’ai très très tôt eu la peur de mourir, vers l’âge de 7 ans … j’ai passé des années à m’interroger sur la mort ! Et puis c’est passé, et puis je suis devenue maman !
Je crois que la peur de mourir elle reste présente, mais j’ai encore plus peur d’en perdre un ! Je me réveille en sursaut la nuit ayant eu une vision cauchemardesque d’un des gars dans un accident ou autres …
maman-mammouth
Moi je préfère ne même pas penser à ce qu’il pourrait arriver à mon bébé!
Alice
Ton article me parle j’avais envie d’écrire sur le sujet mais je n’ose pas parce que je n’ai pas envie de faire de remue ménage, j’en fais déjà bien trop souvent.
Je compati même si je vis pas vraiment de cette façon la peur.
Loan a un père fumeur de shit qui vit en hlm … il refuse l’abandon de paternité juste pour me faire C**** si demain je décédais, je n’ose imaginer la vie que Loan pourrait avoir, pour Lucas même si néné il l’aime il aurai un papa aimant et près a tout.
maman-mammouth
Je ne savais pas que Loan n’avait pas le même papa que Lucas…
Ce doit être encore plus angoissant…
Petite-Mam
J’ai les mêmes peur et angoisse que toi !!! J’ai peur de mourir, ou bien mon chéri, ou pire, mes enfants… C’est terrible ! j’y pense le soir dans mon lit, et je m’attriste à cause de ces pensées négatives.. La vie est si belle, mais il faut vraiment en profiter le plus possible. 🙂
maman-mammouth
C’est normal qu’on y pense je crois.. Moi je n’y pense pas forcément souvent, mais en voiture ça me revient chaque fois…
Tu as entièrement raison, la vie est trop belle pour ne pas en profiter! 🙂
wondermomes
Pareil mais ce qui m’angoisse le plus, c’est d’imaginer que mon mari partirait en même temps…l’idée de les savoir placés (on n’a plus de famille et les oncles et tantes ne les reprendraient pas), ça me fait flipper.
maman-mammouth
Moi je n’y pense même pas!… imaginer la peine inconsolable d’un enfant qui se retrouve orphelin… ça me donne des frissons!
Lucie Chipounette
Oui moi aussi je m’imagine des scénarios comme cela. ça doit en effet être normal finalement! 🙂
maman-mammouth
Oui, ça doit faire partie du « devenir mère » 🙂
maman-mammouth
Je touche du bois, je n’ai jamais eu d’accident grave en voiture, mais j’ai peur, peur des autres, des chauffards…