Tendre vers une autonomie alimentaire relative

Lorsque j’ai rencontré l’homme, mon projet de vie était d’acheter une maison ou une fermette à rénover, sur un très grand terrain pour y mener une vie tranquille, avec un maximum d’autonomie alimentaire puis énergétique. La vie m’a fait prendre un autre chemin, et parfois je regrette de ne pas m’être accrochée un peu plus fort à ce rêve, à ce projet… avant de me retrouver embarquée dans le tourbillon de la vie de famille. Cependant, c’est ainsi. On ne revient pas sur le passé 😉 Et il n’est pas utile de venir me dire que ce n’est pas trop tard etc. Je le sais, mais ma vie aujourd’hui ne comporte pas les mêmes contraintes qu’il y a 10 ans et c’est donc un projet moins simple à envisager maintenant que je ne suis plus seule dans la barque 🙂

Pour autant, je ne suis pas du genre à m’appesantir sur mes mauvais choix passés 😉 La vie est une succession de compromis et j’ai une bonne capacité d’adaptation, donc je suis capable d’être heureuse avec ce que j’ai, même si ce n’est pas ce que j’avais imaginé 🙂 Aujourd’hui, je poursuis mon petit chemin vers des objectifs qui me tiennent à coeur… comme celui de tendre vers une autonomie alimentaire relative.

Relative, forcément. J’habite dans un petit logement, mitoyen par trois murs, en résidence… avec un jardin de 40m2. On ne nourrit pas une famille avec un jardinet de 40m2. Sur cet espace, il y a une petite terrasse, un abri de jardin, une balançoire… et maintenant deux poules. J’ai grignoté un peu d’espace vert de l’autre côté de mon grillage pour mettre 3 carrés potager. Ma voisine a fait pareil et personne ne nous embête tant qu’on entretient et que ça reste propre. Dans mon jardin, j’ai aménagé mes bordures pour mettre des fruits rouges, j’ai aussi pas mal de jardinières… Bref j’occupe l’espace. Pourtant, c’est loin d’être suffisant pour parler d’autonomie alimentaire on est d’accord.

Depuis le printemps dernier, je loue une parcelle de 56m2 dans les jardins collectifs du village. Je n’exploite pas encore la totalité de cette parcelle car la terre est difficile à travailler, donc j’y vais petit à petit. J’espère réussir à avoir toutes mes planches prêtes pour le printemps… mais ce n’est pas certain.

On va dire qu’en comptabilisant tout, je dois avoir 70m2 de surface cultivable, ce qui n’est déjà pas si mal. Evidemment, je rêverais d’en avoir 10 fois cela, mais on fait avec ce qu’on a n’est-ce pas ? Ma relative autonomie alimentaire se construit donc autour du potager essentiellement. Mon objectif serait que nous soyons autonomes en légumes à moyen terme. Mon premier objectif est que nous le soyons en été, ce qui est déjà presque le cas. Si je peux me permettre de faire quelques conserves pour l’hiver, ce serait un plus, mais pour le moment ce n’est pas ma priorité. Mon second objectif sera de faire un potager d’hiver. Pour l’instant, je ne m’y suis pas encore suffisamment investie pour avoir un quelconque rendement. C’est donc dans mes prochains projets au potager 🙂

Depuis début décembre, nous sommes aussi autonomes en oeufs avec nos deux poules. Elles nous offrent environ 12 oeufs par semaine, ce qui suffit à notre consommation. Si nous en avions davantage, nous les consommerions, c’est évident. Nous adorons les oeufs. Cependant, nous préférons avoir une consommation raisonnable et ne pas consommer d’autres oeufs que les nôtres ! C’est d’ailleurs hyper gratifiant !

Gratifiant. C’est aussi ce que je ressens lorsque je ramasse mes légumes, mes herbes aromatiques, mes petites plantes pour mes tisanes. Je trouve cela précieux. Cela me fait beaucoup de bien et je me sens pleinement à ma place dans ces moments-là. C’est quelque chose de très fort pour moi de me sentir capable de produire de la nourriture, même si c’est peu. Je trouve cela incroyable !

Et donc, même si mon lieu de vie ne me permet pas d’envisager une réelle autonomie alimentaire, j’ai depuis des années, cette envie de tendre vers cet horizon, avec les moyens dont je dispose. Ca me procure beaucoup de bien être, et puis cela me permet de rester confiante et sereine face à l’avenir.

Alors j’ai hâte de démarrer cette nouvelle année au jardin ! Mes premiers semis sont faits… un peu tôt, mais j’avais tellement hâte ! Vivement le printemps 🙂