Pour une enfance heureuse, Catherine Gueguen
Lecture

Pour une enfance heureuse #lecture

Pour une enfance heureuse

Catherine Gueguen

Editions Pocket

7,70€

« Les dernières découvertes scientifiques sur le développement et le fonctionnement du cerveau bouleversent notre compréhension des besoins de l’enfant. Elles démontrent qu’une relation empathique est décisive pour permettre au cerveau des enfants et des adolescents d’évoluer au mieux en déployant pleinement ses capacités intellectuelles et affectives.

Catherine Gueguen nous fait partager ces découvertes et propose des conseils éducatifs pour les parents et les professionnels. Un véritable plaidoyer en faveur d’une éducation bienveillante qui remet en cause nombre d’idées reçues. »

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Cela fait un moment que je voulais lire ce livre. J’ai sauté sur l’occasion quand il est sorti en format poche! Ce livre a été une véritable révélation. J’étais déjà convaincue de mon choix d’une éducation positive, non-violente. Mais dans ce livre j’ai trouvé de quoi me conforter dans ce choix, des arguments qui me rassurent. Ce n’est pas que j’en avais forcément besoin, mais ça fait un bien fou de lire ce genre de livre.

Il est parfois un peu complexe car Catherine Gueguen aborde le fonctionnement du cerveau et c’est assez technique, mais vraiment intéressant. Je le trouve bien équilibré, entre parties « scientifiques » et son point de vue de pédiatre. Je pense qu’il était nécessaire qu’un livre accessible à tous, montrant les effets de l’éducation sur la maturation et la construction du cerveau existe. Pour les plus sceptiques, pour les curieux, pour ceux qui comme moi tentent de cheminer, non sans embûches, sur ce chemin de l’éducation bienveillante.

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Je vous ai sélectionné quelques extraits qui m’ont marquée…

« Après la naissance, avoir un congé parental rémunéré suffisamment long, pendant la première année de vie de l’enfant, à partager entre les parents, serait un véritable investissement pour l’avenir, pour la société tout entière, en répondant réellement aux besoins fondamentaux du tout-petit. Un enfant qui a des racies solide se développe harmonieusement sur le plan physique et psychologique et sera la plupart du temps un adulte épanoui. Les pays nordiques, qui ont de longs congés parentaux bien rémunérés, ne sont pas pénalisés au niveau économique, au contraire, ils ont des enfants et adultes qui vont bien, et c’est un grand bénéfice pour leur société. »

« Les multiples avis, souvent divergents, à propos de l’éducation ne facilitent pas la tâche. Les émissions de télévision, les nombreux livres sur le sujet, internet brouillent les idées et plongent les adultes dans la confusion. Ils entendent leur entourage, leur famille, leurs amis, leurs collègues qui tous donnent de « bons » conseils, la plupart du temps contradictoires (…) Ces conseils sont souvent d’autant plus inadaptés que ces personnes, pleines de bonnes intentions, ne vivent pas avec l’enfant, et donc le connaissent mal. Elles ne peuvent véritablement le comprendre, et leurs conseils, non avisés, perturbent l’adulte qu’il soit parent ou professionnel de l’enfance. »

« Dans les relations humaines, l’empathie est rare. Cette attitude empathique est le plus souvent absente dans les relations quotidiennes. Hors de notre famille, nous faisons l’effort minimum, sans être empathiques, de respecter les règles de politesse avec les personnes que nous côtoyons. Mais avec nos proches, les barrières tombent et ce sont eux qui subissent le plus d’écarts de langage. Et parmi les proches, les enfants ont le triste privilège de recevoir le maximum de paroles non empathiques ou même humiliantes (…) Paroles que nous n’oserions pas prononcer s’il s’agissait d’un voisin, d’un collègue de travail. »

« Chaque fois que l’adulte rassure, sécurise, console, câline l’enfant en le prenant dans les bras avec une attitude douce, chaleureuse, en prodiguant des gestes tendres, en adoptant un ton de voix calme, apaisant, en ayant un regard compréhensif, il aide l’enfant à faire face à ses émotions et à ses impulsions. Un comportement parental affectueux a un impact positif considérable sur la maturation des lobes frontaux de l’enfant. Il parviendra alors plus rapidement à gérer les émotions envahissantes et les impulsions de son cerveau émotionnel et archaïque. »

« Les parents doivent être très solides pour résister à tous ces conseils, injonctions et prédictions. Quand le parent écoute ses sentiments, se relie à ses ressentis, il sent et sait qu’il doit répondre aux besoins de son enfant. Mais entendre ces paroles en permanence peut le déstabiliser profondément, et l’empêcher de comprendre son enfant. Le doute s’installe. »

« Quand personne ne répond à ses appels, à ses pleurs, l’enfant apprend à ne plus se connecter avec ce qu’il ressent. Il deviendra « sage comme une image ». Les parents vont être tranquilles, il n’exprimera plus ses émotions, ses chagrins, ses peurs, ses colères et ses besoins. Une grande partie de lui va s’éteindre. »

« Donner des limites n’est pas le coeur de l’éducation. On entend souvent : « Il faut bien qu’il apprenne la frustration, les limites » comme si c’était l’essentiel. La vie quotidienne est remplie de frustrations, il est inutile d’en rajouter délibérément. Elever un enfant c’est avant tout lui transmettre nos propres valeurs. Si la transmission repose principalement sur les limites, en oubliant l’autre côté de la vie qui donne place à la joie de vivre, à la part de créativité, d’inventivité de la nature humaine, on en fera des êtres « limités », tristes, leur curiosité naturelle pour le monde aura été éteinte par les adultes. »

 

35 ans, mariée et maman de 2 enfants. Multi-passionnée et résolument optimiste ! Vous trouverez par ici des partages et tranches de vie, sans chichi, en toute simplicité ! Pour en savoir un peu plus sur moi, n'hésitez pas à aller lire ma page "à propos" ! Au plaisir de vous lire !

11 commentaires

  • cerisia

    Je n’ai jamais laissé pleurer non plus fils, je l’ai beaucoup porté (on a toutes les tailles de porte-bébé: sling, ergo, tula) jusqu’à ce que je sois enceinte du futur petit frère et où la poussette a pris le relais par la force des choses. J’allaite toujours à 2 ans et demi passé, je favorise la motricité libre (pas de parc, pas de trotteur etc…) et pourtant, j’ai un petit bonhomme très timide et réservé, très observateur, qui ne va pas facilement vers les autres… Il lui faut beaucoup de temps d’adaptation et dès qu’il y a beaucoup d’enfants (ex: plaine de jeu remplie), il s’isole, se met un peu en retrait et fait sa vie de son côté… Il parle comme un avocat à 2 ans et demi nous fait de magnifiques phrases « Merci maman d’avoir acheté du jus au magasin pour L. » mais a un peu peur de faire du tricyle ou de la draisienne…

    Du coup, mon fils ne rentre pas dans la catégorie « enfant materné et éduqué avec bienveillance qui a toute confiance en lui et se détache facilement de maman ». materné et éduqué avec bienveillance oui mais timide et collé à maman (bien que ça change tout doucement et qu’il partage un peu plus d’activités avec son papa). Et il va à la crèche depuis ses 6 mois…

    • Maud

      Chaque enfant est unique 🙂
      (materné ou non)
      Le fait qu’il parle « comme dans un livre » peut être signe que votre enfant fera parti de la famille des enfants atypiques… sans être une science exacte, les enfants qui parlent tôt extrêmement bien, sont souvent à haut potentiel intellectuel (HPI), ce qui est souvent couplé à de l’hypersensibilité.

      J’ai materné mes deux enfants, j’allaite encore ma fille qui a 21 mois… et mes deux enfants sont très différents. Mon ainé (5 ans, TDAH) est très à l’aise avec les gens, adultes comme enfants, mais par exemple refuse de se séparer de nous une nuit, ou même une journée si ce n’est pas chez quelqu’un qu’il connaît bien et en qui il a toute confiance.
      Ma petite peut se montrer très indépendante, mais est méfiante et a besoin d’un temps d’observation avant de me lâcher, en présence d’autres adultes.

      En les maternant, on leur offre beaucoup… mais on ne peut pas aller au-delà de leurs tempéraments propres 🙂
      Gardez confiance en vous… et en lui 😉

  • Cécile Lefebvre

    « Quand personne ne répond à ses appels, à ses pleurs, l’enfant apprend à ne plus se connecter avec ce qu’il ressent. Il deviendra « sage comme une image ». Les parents vont être tranquilles, il n’exprimera plus ses émotions, ses chagrins, ses peurs, ses colères et ses besoins. Une grande partie de lui va s’éteindre. » … ce que j’ai du argumenter auprès de mon entourage quand ils me voyaient prendre à bras mes enfants quand ils pleuraient… encore aujourd’hui… ils disaient que j’en ferai un garçon collé aux basquets de sa man-man … et c’est tout le contraire!!!

    • Maman Mammouth

      On m’a tellement dit aussi que j’allais devenir « esclave » de mon fils… Aujourd’hui j’ai la preuve que répondre à ses pleurs lui a donné beaucoup de confiance 🙂 Et il n’est pas du tout pot de colle! ^^ Mais c’est vrai que c’est dur face à l’entourage car cette croyance du laisser pleurer a la dent dure…

  • Adeline w

    Cet ouvrage me fait penser à un autre qui s’intitule : « Pourquoi les bébés jouent ?  » Laurence Rameau.
    L’auteur apporte des éléments et des pistes de réflexion sur le pourquoi les bébés ne font-ils pas ce que l’on attend d’eux ?!
    Cela remet en cause pas mal d’idées reçues et/ou préconçues.

A vos claviers !

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