Humeurs

Ligature des trompes à 31 ans, ma libération

J’avais promis de vous en  parler plus en détail, alors je tiens ma promesse !

« Libérée, délivrée… Je n’enfanterais plus jamaiiiiis ! »

(C’est cadeau ne me remerciez pas ! ^^)

Avant de commencer à me perdre dans mes bavardages, je vous invite à consulter mes précédents articles, si vous avez envie d’en savoir plus sur cette réflexion qui m’a menée à choisir la stérilisation à visée contraceptive :

J’ai su qu’il n’y aurait pas d’autre enfant, dès l’instant où Elena a été posée sur mon torse. Je savais. Je ne suis pas capable de l’expliquer de manière rationnelle. J’ai ressenti un immense soulagement… J’avais tout donné, j’étais au complet. Évidemment, lorsque j’ai abordé la question de la ligature des trompes quelques semaines après la naissance d’Elena, personne ne m’a vraiment prise au sérieux. Je m’étais un peu résignée à attendre d’avoir la quarantaine et à devoir choisir la « moins pire » contraception en attendant.

Et puis, il y a eu plusieurs discussions avec une amie sur ce sujet… et un groupe facebook sur lequel je suis tombée par hasard au printemps dernier. Ca a été le déclic. Je me suis dit : « Fonce ! ». J’ai donc pris rendez-vous avec un gynécologue-chirurgien, que j’ai vu fin août 2020. Il m’a dit ok. Nous avons lancé le délai de réflexion des 4 mois. Je l’ai recontacté en novembre, nous avons fixé la date d’opération pour février. Une quinzaine de jours avant l’opération, j’ai eu rendez-vous avec l’anesthésiste et j’ai pu aller compléter mon dossier administratif.

Il ne me restait plus qu’à patienter jusqu’au jour J ! L’impatience se mêlant à l’anxiété…

La veille de l’opération, j’ai reçu un SMS de la clinique avec mon heure d’entrée.

Jour J.

9h30. J’y suis.

L’admission se fait rapidement, puis je m’installe en chambre et enfile ma tenue hyper sexy !

Un peu avant 11h, un brancardier vient me chercher, à pied, afin de m’emmener dans la salle d’attente du bloc opératoire. Là, je vous avoue que je ne faisais pas la maline ! J’ai même songé à m’enfuir ^^

Assez rapidement, un anesthésiste est venu me chercher. Il a lu mon dossier et a vu qu’il était notifié que les anesthésies me causaient des nausées et vomissements. Il m’a donc précisé qu’il utiliserait un anesthésiant qui m’éviterait ces effets indésirables. J’y croyais moyennement… J’ai vécu beaucoup d’anesthésies, locales comme générales, et malgré le fait que je précisais ce détail à chaque fois, je n’y ai jamais échappé.

Ensuite tout est un peu flou ! La dernière fois que j’ai vu l’heure il était 11h15. Je me souviens du bloc, de la musique qu’on m’a fait choisir, des petites blagues avec les infirmières, de la couverture chauffante gonflée d’air… de l’anesthésiste qui me dit « Je vais vous mettre un produit qui va vous faire tourner un peu la tête« … ah ça ! Trois secondes après le plafond tournait en tous sens ! Ensuite, je me suis endormie très rapidement.

Je me suis réveillée… parfaitement bien ! Quel soulagement ! Pas une nausée, pas un vertige ! On ne m’avait donc pas menti ! Il était 12h45… Je ne suis pas restée endormie longtemps, j’ai pu me mettre debout immédiatement. On m’a ramenée en chambre en fauteuil quand même (faut pas abuser non plus ^^) rapidement. Dans la foulée, j’ai vu une infirmière, le chirurgien, puis une kiné et à 14h45 on m’a annoncé que je pouvais rentrer chez moi ! Yes !

Franchement, je me sentais plutôt en forme en sortant. J’avais un peu mal évidemment. Les épaules qui me tiraillaient (à cause des gaz de la coelioscopie) et des tiraillements dans le ventre, mais ça allait. Les douleurs se sont intensifiées plus tard et ma première nuit a été un peu difficile, mais rien d’insurmontable. Le lendemain a été la journée la plus intense en douleurs. Cela restait supportable, mais les mouvements étaient douloureux : passer de la position assise à debout par exemple. Et les jours qui ont suivi, la douleur a grandement diminué. Je n’avais pas particulièrement peur d’avoir mal, je m’étais organisée pour pouvoir me reposer totalement pendant les 3 jours qui suivaient l’opération et je n’ai pas prévu de faire des folies ni de courir un marathon pour ces prochains jours.

Voilà ! Finalement mon parcours a été facile. J’ai trouvé rapidement un praticien qui m’a dit « OK » et ensuite cela a été plutôt rapide. J’ai bénéficié d’une ligature des trompes (salpingectomie partielle bilatérale) , c’est à dire qu’on m’a coupé un morceau de chaque trompe puis cautérisé. J’ai conservé mes ovaires et mon utérus, donc je vais continuer à avoir mes règles. C’est une question que l’on m’a posée plusieurs fois donc je l’aborde. Mon but, n’était pas de ne plus avoir mes menstrues, mais bien de me décharger de la contraception. Pour ne plus avoir de règles, il faut se faire retirer l’utérus (hystérectomie), ce qui est possible même sans raison médicale.. mais, malheureusement difficile à obtenir car peu de praticiens acceptent. L’ovariectomie (retrait des ovaires) permet aussi de ne plus avoir de règles, mais cela entraîne une ménopause, précoce si on est jeune, et ce n’est pas forcément une bonne chose, à moins d’avoir une raison de santé qui ne laisse pas le choix.

Mon opération a été faite par cœlioscopie sous anesthésie générale. J’ai trois incisions : une au nombril et deux au niveau du pubis. A J+7 mes cicatrices sont belles. J’ai encore un hématome autour du nombril, ce qui me fait encore un peu mal au toucher ou selon certains mouvements. Mais tout va bien ! Je me sens soulagée d’un tel poids !

J’ai un rendez-vous post opératoire, à un mois après l’opération… et la boucle sera bouclée !

Pour terminer, j’aborderai juste brièvement le sujet de la vasectomie car on m’a aussi posé la question à plusieurs reprises. Oui, mon mari aurait pu, lui, passer par la case opération. Mais il ne voulait pas en entendre parler. Ce n’est pas quelque chose qui a cheminé en lui et c’est OK. C’est son corps. Je sais que cela révolte, mais c’est ainsi, je n’allais pas le contraindre. Lui, n’aurait rien eu contre un troisième enfant. Pour moi, c’était absolument hors de question. Et je n’étais pas disposée à attendre qu’il réfléchisse à prendre en charge cette stérilisation. J’ai donc choisi librement cette opération et je me sens, en plus, grandement rassurée de savoir que quoi qu’il puisse se passer, mon corps ne pourra plus enfanter. C’est un choix que j’ai fait très égoïstement, pour moi avant tout, uniquement pour moi. 🙂

Encore une fois, je n’ai pas su être brève 😉 Si malgré tout, il vous restait des questions, n’hésitez pas à me laisser un commentaire ! En revanche, merci de m’épargner les commentaires moralisateurs 😀

35 ans, mariée et maman de 2 enfants. Multi-passionnée et résolument optimiste ! Vous trouverez par ici des partages et tranches de vie, sans chichi, en toute simplicité ! Pour en savoir un peu plus sur moi, n'hésitez pas à aller lire ma page "à propos" ! Au plaisir de vous lire !

12 commentaires

  • Aurélie

    Bonjour Maud, je suis tombée par hasard sur ton blog en cherchant quelques infos sur les douleurs liées à la LT (que j’ai faite la semaine dernière) et j’ai l’impression d’avoir rencontré ma sœur jumelle ! J’ai fait la même photo en enfilant ma super tenue de cérémonie et j’ai chanté la même chanson en sortant ! Maman de deux enfants également, j’ai détesté être enceinte et je n’aurai pas pu supporter une troisième grossesse tant sur le plan physique que moral, je suis donc bien contente d’avoir pris cette décision (même si, avec les effets de la coelioscopie, j’ai l’impression d’être en post accouchement 🙁 Merci pour ce billet qui fait du bien au moral ! Bonne continuation

    • Maud

      Bonjour ! Je suis ravie que mon article te parle ! Je t’envoie plein d’ondes positives pour le post opératoire… Les douleurs durent plus ou moins longtemps, et sont plus ou moins intenses selon les personnes, mais tu verras le corps s’en remet vite et c’est une réelle libération 🙂
      Bonne continuation à toi aussi 🙂

      • Marilene Pittari

        Bonjour, j ai eu une grossesse difficile à 40 ans, psychologiquement surtout, aujourd’hui je suis sous sterilet mirena par contrainte et je me sens hyper mal, j ai repris les 6 kg qui étaient les derniers kilo à perdre après ma grossesse et que je m étais évertuer à perdre. Aujourd’hui je songe à faire également une ligature je me suis renseigné mais étant une opération irréversible j hésite car je ne connaît pas les effets secondaires possibles, j aimerais savoir si suite à cette chirurgie tu connais des désagréments ou si tu en sais plus? Merci à toi pour ta réponse.
        Marilene

        • Maud

          Bonjour !
          Personnellement, je n’ai eu aucun désagrément, une fois passés les jours post opératoires. Normalement il n’y a aucun effet secondaire après une ligature puisqu’on ne touche ni les ovaires, ni l’utérus 🙂 Cependant, je pense qu’un chirurgien qui pratique cette opération sera peut-être plus à même de répondre à tes questions 🙂
          En tout cas, de mon côté, je revis depuis mon opération !
          Bonne continuation, je te souhaite de trouver les réponses à tes interrogations !

    • Allison Dauphin

      Je viens de lire c’est quelques mots et j’ai l’impression de mis voir je viens d’avoir mon épuration hier j’ai 34 ans et comme toi c’est un soulagement pour moi j’ai eu 2 enfants et je savais avec ma fille que c’était fini mais j’ai galerer à trouver un chirurgien qui a bien voulus mais bon sa y ai c’est fait. J’avoue que aujourd’hui c’est pas la grande forme mais je suis sur que dans les prochains jour la douleur va s’atténuer et je pourrais vite retrouver ma vie

  • Caro

    bonjour, merci beaucoup de votre témoignage. je ne dois plus avoir d’enfant (j’ai presque 40 ans et un enfant qui a la meme maladie genetique que moi donc handicapé) car j’ai un méningiome qui pourrait se nourrir des hormones de la grossesse et au secours des conséquences en plus du fait que je ne pourrais pas m’occuper de bébé à cause de ma santé. bref, j’ai décidé à contre coeur de me faire ligaturer les trompes car Mr ne fait pas attention avec la capote et ne veut pas de vasectomie. je ne cache pas que je stress car j’ai peur des complications du à ma maladie mais je dois me protéger…. en tous cas , votre témoignage me rassure. je sais que j’en aurais pour plus longtemps qu’une personne lambda à m’en remettre mais bon. merci encore.

      • Tka

        Bonjour, merci beaucoup de votre témoignage ! Je m’y suis complètement retrouvée! Pour moi c’était hier, et ça s’est passé comme pour vous, pas de douleurs insupportables juste après (merci les restes d’anesthésie ?) et plus intenses hier soir et cette nuit. Mais ça reste gérable.
        Pour ma part, mes raisons ne sont pas tout à fait les mêmes : j’ai eu ma fille il y a 3,5 ans maintenant et j’ai 40 ans depuis une semaine.
        Mon mari a 2 enfants de son précédent mariage, dont il n’était pas décideur du deuxième… J’ai eu beaucoup de doutes et de peine (5 ans sans réussir de tomber enceinte, on a tout essayé, puis la première fiv a marché) pour avoir ma fille. Il a su me rassurer et me soutenir pendant tout ce temps, merci à lui…
        Puis le stérilet hormonal qui m’a causé qq désagréments. Et la proposition de mon geneco : stérilisation définitive m’a choquée au début puis la réflexion a fait son chemin.
        Bref, pour dire que j’ai eu une raison de plus que vous, c’est que pour moi, cela n’est pas le côté définitif, vu qu’une fiv reste toujours possible (mon geneco est monté sur ses grands chevaux quand je lui ai demandé la confirmation, mais j’ai su m’expliquer).
        Je ne veux plus d’enfant, je suis complètement comblée, mais psychologiquement le savoir m’a grandement aidé à prendre cette décision.
        Voilà mon histoire 🙂 désolée pour le pavée !
        Très bonne journée !

  • France72

    Moi je comprends et j’admire le courage dont vous faites preuve en nous racontant votre parcours. J’imagine que certaines seront choquées et je peux le comprendre aussi. Moi je n’ai jamais voulu d’enfants, au grand désespoir de maman qui me disait « quand tu seras vieille tu seras toute seule, etc. etc. », je suis vieille aujourd’hui, j’ai eu la chance de ne pas en avoir car « de mon temps » c’était « à la grâce de Dieu » comme disait ma grand mère qui en a eu… 17 !!!! Je n’ai jamais ressenti le besoin de pouponner donc aucun manque de ce côté. Bises et merci pour ce partage..

    • Maud

      Merci pour votre témoignage également ! Il est encore très difficile aujourd’hui pour les personnes ne souhaitant pas avoir d’enfant de ne pas être jugée, alors j’imagine que ça n’a pas du être toujours simple pour vous de faire accepter ce non désir. Oui, heureusement que de nos jours il existe des moyens fiables pour ne pas avoir d’enfants ! Mêmes s’ils ont leurs inconvénients, c’est tout de même une réelle liberté, je trouve 🙂
      Merci de tout coeur pour votre commentaire !

      • Alicia

        Merci pour ce partage, je n’ai qu’un enfant mais je suis certaine de ne plus jamais vouloir être enceinte, j’ai vécu cette période de ma vie comme un enfer… je ne me sens pas épanouie dans mon rôle de maman quand bien même j’aime mon fils plus que tout, disons que mon travail est une parenthèse salvatrice !
        Je n’ai pas réussi pour l’instant à trouver un gynécologue qui accepte. Et j’avoue que la douleur de l’opération me laisse septique je suis une vraie chochotte.

        Belle journée à vous

        • Maud

          Oui, il n’est pas toujours facile de trouver le bon praticien… Il existe un groupe facebook qui se nomme « Stérilisation volontaire », qui propose des fichiers avec des noms de praticiens 🙂
          Pour ce qui est de la douleur, chaque personne réagit différemment, mais beaucoup d’établissements sont attentifs à la gestion de la douleur et proposent des traitements adaptés à l’intensité et la tolérance de chacun à la douleur 🙂

A vos claviers !

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