Famille

La dernière tétée.

Ca y est. Nous voilà au bout du parcours. Au bout de ce deuxième allaitement. Je n’aurais pas été jusqu’au sevrage naturel comme je le souhaitais… mais c’est ainsi. Parfois, il faut savoir faire des choix, et là, j’ai choisi ma santé. Santé, qui n’a pas de lien direct avec l’allaitement, qu’on soit clair 😉

Pour Tom aussi, le sevrage avait été induit, et un peu brutal.

La semaine dernière, j’ai eu une consultation dans un centre de la douleur. J’ai pu obtenir quelques réponses, et s’est imposée à moi une évidence : prendre soin de moi, de ma santé. Et cela doit passer, temporairement ou pas, par la médication. Les médicaments que je dois prendre ne sont pas compatibles avec l’allaitement, et je n’ai pas eu l’énergie d’insister pour trouver des molécules alternatives qui auraient pu être compatibles. Pas de jugements. C’est comme ça et c’est tout.

En rentrant de ma consultation, je me suis assise avec Elena et je lui ai expliqué que j’allais devoir prendre des médicaments, que ces médicaments allaient passer dans mon lait et qu’ils sont dangereux pour elle. Je lui ai dit que j’avais besoin de prendre ces traitements, pour aller mieux, pour être une maman en meilleure santé, et que nous allions donc devoir arrêter les tétées. Elle m’a dit : « Ok ! Alors je te ferai juste des câlins !« … Mais c’était un peu trop simple, on est d’accord… Je l’ai retrouvée prostrée sur un coussin, et elle m’a balancée : « Toi tu es méchante de toute façon. Papa il est gentil, Tom il est gentil, moi je suis gentille… mais toi t’es méchante.« . J’ai bien entendue que ce n’était pas contre moi, mais qu’elle en avait gros sur la patate ma pitchounette. On a donc repris le temps d’en parler, je lui ai proposé qu’on se fasse, le soir-même, une dernière énorme tétée, avant que je commence mon traitement.

Malgré son chagrin, ce sevrage s’est plutôt déroulé en douceur. Oui, le soir c’était un peu difficile… parce qu’elle était triste. Elle a dit qu’elle ne dormirait pas. Elle m’a tapée. Elle m’a répété qu’elle ne m’aimait plus. Que j’étais une méchante maman, une vilaine, que j’étais nulle de toute façon. Il fallait bien que ça sorte tout ça. J’ai essayé d’accueillir, en signifiant que les coups, par contre, je ne pouvais pas les recevoir. Malgré ma fatigue, j’ai essayé d’être d’une disponibilité absolue lors de ce temps du coucher qui changeait. C’est tout un rituel qui changeait pour elle. Une grande étape à passer. Et non, ça n’a rien de facile. Alors j’ai gardé bras et coeur grands ouverts, j’ai câliné. Je lui ai répété combien je l’aimais, inconditionnellement. Voilà maintenant une semaine que j’ai mis fin à notre allaitement. Sa tristesse est encore là, mais elle s’endort plus rapidement, blottie au plus près de moi.

Même si, dans l’idéal, j’aurais aimé pouvoir lui offrir un sevrage naturel… Un sevrage plus progressif. Je ne suis pas mécontente que cet allaitement soit terminé. Cela faisait déjà plusieurs mois qu’elle ne tétait plus que le soir pour s’endormir. C’était un deal fait avec elle, car l’allaitement commençait à me peser. Ainsi, on avait retrouvé un équilibre. Le cours des choses a fait que j’ai décidé d’y mettre fin, après 45 mois, presque 4 ans d’aventure lactée avec elle.

Je suis fière de mes allaitements. Quasiment 7 ans cumulés. C’est pas rien ! Je suis infiniment reconnaissante d’avoir pu vivre ça, sans tellement de difficultés. Je suis heureuse de ce cadeau qu’on s’est fait, eux et moi avec cette grande aventure pleine de lait maternel 🙂

Une page se tourne, avec toujours autant d’amour.

35 ans, mariée et maman de 2 enfants. Multi-passionnée et résolument optimiste ! Vous trouverez par ici des partages et tranches de vie, sans chichi, en toute simplicité ! Pour en savoir un peu plus sur moi, n'hésitez pas à aller lire ma page "à propos" ! Au plaisir de vous lire !

2 commentaires

  • Cerisia

    7 d’allaitement! Je suis admirative. J’en suis à 4 ans et demi ininterrompu et cette nuit, 3h du matin, toujours pas pu fermer l’œil avec mon petit moyen de presque 2 ans scotché à moi ! Il a trop chaud.

    J’admire ta capacité à accueillir les émotions de tes enfants ! J’ai aussi vécu le sevrage un peu brutal de mon grand à la naissance du petit frère et j’avoue que je n’en menais pas large à 4h du matin quand j’ai dû refuser pour la première fois une tetee à mon grand. Il y a eu des larmes, beaucoup de larmes… Des deux côtés ! On s’est fait beaucoup de câlins, mais il y a aussi eu des cris car je ne supportais plus qu’il me tourne autour des seins !

    • Maud

      Je te rassure, il y a des moments où je suis moins calme ^^ Je m’agace « légèrement » quand ma fille me tripote les seins à tout bout de champs ! Ce n’est pas un long fleuve tranquille l’allaitement… 🙂
      Je t’envoie plein d’ondes positives, la fatigue c’est pas évident à gérer au quotidien !

A vos claviers !

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