IEF

Instruction En Famille (IEF) : Luttons contre les préjugés

Depuis l’annonce de M. Macron, je passe un peu trop de temps sur facebook… vraiment trop de temps. Et ce qui en ressort, c’est la méconnaissance de l’Instruction En Famille. Je pensais, naïvement, que c’était quelque chose de plus connu, de plus « banalisé ». En fait, ce n’est pas du tout le cas. Je réalise qu’encore énormément de personnes ne savaient même pas que cela était possible. Pour beaucoup d’autres, les idées reçues ont la vie dure.

Je pense que pour trouver les soutiens nécessaires à notre lutte, il faut faire parler de l’école à la maison, échanger, démystifier et casser les préjugés. Ce n’est pas aisé, car on brasse souvent du vent, mais ça ne fait rien. Sur 100 personnes atteintes, peut-être que cela ouvrira la réflexion à une, et ce sera toujours un pas de fait.

Donc aujourd’hui, je m’attaque aux préjugés principaux qui polluent l’image de l’IEF.

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Celui dont on entend le plus parler, je crois… La SOCIALISATION.

Il y a une réelle fixette là-dessus. Beaucoup de gens imaginent que nos enfants sont isolés et qu’on les prive d’une vie sociale. Ce qui, évidemment, est totalement faux. Il est vrai que nos enfants développent leur sociabilité différemment, puisqu’elle ne se fait pas dans le cadre « école », mais ils ont des copains, ils nouent des amitiés fortes eux aussi. Ils font des sorties, côtoient le groupe, font des activités sportives et/ou culturelles… Donc non, ils ne vivent pas reclus. Eux aussi apprennent les codes de la vie en société, puisqu’on y est confronté quotidiennement. Eux aussi apprennent comment se comporter en collectivité, car on ne rencontre pas cette dernière qu’à l’école.

Au quotidien, nos enfants ont une vie sociale, comme tout un chacun. Ils développent empathie et altruisme, tolérance et ouverture aux autres, ils sont polis… Pas moins que leurs camarades scolarisés. C’est d’ailleurs une réflexion que j’entends souvent de la part d’adultes que l’on peut croiser : « Comme ils sont polis, comme ils sont bien élevés vos enfants ». Pas moins que leurs camarades scolarisés. Parce que pour moi, cela passe avant tout par l’éducation et non par l’école.

Cependant, je comprends que cela interroge, parce que ce n’est pas le modèle habituel. Mais rencontrez-nous, parlez avec nous, faites la connaissance de nos enfants et vous verrez en face de vous des enfants heureux et épanouis, qui ont un quotidien un peu différent de la majorité des autres, mais un quotidien et une vie sociale tout aussi enrichissants. Ils savent respecter la liberté des autres et autrui. Ce ne sont pas des sauvages, ni des enfants « rois ».

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Vient ensuite la question des APPRENTISSAGES évidemment.

L’idée voudrait que nous soyons « qualifiés » pour pouvoir instruire nos enfants. Mais qui, aujourd’hui, peut se targuer de TOUT savoir sur tout ? Personne, pas même les enseignants. Nous avons la chance de vivre à une époque formidable où l’information est accessible par de nombreux moyens : livres, médias numériques, reportages, musées… Pas besoin d’un bac + 10 pour être capable d’instruire nos enfants. Et puis, il existe aussi les cours par correspondance pour épauler les parents qui le souhaitent.

Vraiment, c’est un faux problème. Nos enfants apprennent normalement. Ils ont la chance, du coup, d’avoir un enseignement individualisé et qui peut suivre leur rythme et s’adapter à leurs éventuelles difficultés. Malgré toute la bonne volonté des enseignants, comment eux, pourraient-ils individualiser totalement leur enseignement lorsqu’on leur impose des classes de 30 élèves ? Qu’on soit clair, je ne suis absolument pas anti-école et j’ai un respect IMMENSE pour les enseignants (ma grand-mère était prof des écoles, ma mère est enseignante et un de mes petits frères s’apprête à devenir prof des école), mais ils doivent composer avec les conditions de travail qu’on leur donne… et qui les épuisent.

Il existe de nombreux témoignages d’enfants instruits en famille qui sont, à un moment donné, repartis dans le système scolaire sans aucun souci et avec un niveau tout à fait suffisant.

Nous sommes imparfaits, comme tout le monde, mais nous nous investissons, nous cherchons, nous apprenons nous-même pour pouvoir apprendre à nos enfants. Nous savons également déléguer certains domaines s’ils sont trop complexes pour nous… Je pense par exemple, à titre personnel, à tout ce qui est très scientifique/technique. Si j’ai un bon niveau en maths… Je connais mes limites en physique/chimie/mécanique/automatisme… Et ma foi, mes parents et mes frères sont très calés dans tous ces domaines-là. C’est donc naturellement que je les solliciterais si besoin… et que je les sollicite déjà pour initier Tom à la programmation, puisqu’il est en demande, mais que c’est un domaine pour lequel je n’ai aucune connaissance et qui ne m’intéresse pas franchement ^^

Enfin, bref. Tout ça pour dire que nous sommes capables et que nous avons, à notre portée, tout un tas de ressources pour nous y aider 🙂 Et… nous ne sommes pas « hors cadre » comme le sous-entend notre cher Président. Tous les deux ans, nous avons un contrôle effectué par la mairie, et tous les ans, l’instruction que nous donnons à nos enfants est contrôlée par un.e inspecteur.trice de l’Education Nationale. Ainsi, il est contrôlé que nous offrons une instruction suffisante et que nos enfants progressent d’une année à l’autre. Tout est donc, déjà, bien encadré 🙂

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On entend également assez souvent, qu’on ne prépare pas nos enfants à la VRAIE VIE.

Mais qu’est-ce la vraie vie ? Une vie où la violence est normale et banalisée ? Où il est normal de se plier aux 4 volontés d’un patron tyrannique ? Où on n’ose plus réaliser ses rêves ?

Nos enfants vivent eux aussi des contraintes quotidiennes. Ne pensez pas que parce qu’on essaie de préserver leur enthousiasme pour les apprentissages, que cela se passe toujours sans accroc. Ils sont eux aussi confrontés à des échecs, des difficultés, des frustrations qu’ils doivent apprendre à gérer et surmonter. Ils savent que la société est faite de règles et qu’ils ne peuvent pas faire tout le temps tout ce qu’ils veulent. C’est normal.

En revanche, est-ce idiot d’avoir envie pour eux, d’une vraie vie plus douce où l’empathie et l’altruisme seraient des valeurs motrices ? Est-ce inutile de leur donner le droit de croire en leurs rêves et leurs projets ? Est-ce les surprotéger ? Je ne pense pas.

Oui, la société actuelle n’est pas simple. Beaucoup de violence, la moquerie d’autrui devenue une norme sociale, un monde du travail difficile… Mais justement, la société de demain sera la leur, alors autant qu’ils essaient de la construire à leur image et plus douce non ?

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Enfin, je terminerais par le fameux « C’est pas pour tout le monde ! Il faut les moyens ! »

Pour la première partie de la phrase, je suis d’accord. Ce n’est pas un mode de vie adapté à tout le monde, ce n’est pas un choix qui convient à tout le monde. Là-dessus, nous sommes d’accord. Cependant, il faut garder en tête que tout parent pourrait être amené à en avoir besoin un jour, même de manière temporaire. Mais ce n’est pas le sujet de ce paragraphe 😉

Concernant l’aspect financier… Et bien quitte à décevoir et à me faire huer, non, ce n’est pas une condition obligatoire. Parmi les familles qui ont choisi l’instruction en famille, il y a tous types de revenus et situations professionnelles ! Je connais des mamans solo qui font IEF, des familles nombreuses, des familles où les deux parents travaillent, où un seul travaille… Rien n’est impossible ! Et on trouve la même diversité de situations qu’ailleurs.

De notre côté, nous avons fait des sacrifices. Jusqu’à il y a encore quelques mois, je travaillais de la maison et mon mari hors de la maison. Pour des raisons de santé j’ai arrêté mon activité, ce qui a diminué nos revenus, déjà pas très élevés. On s’en sort malgré tout, car nous n’avons pas besoin de beaucoup pour vivre. Nous menons une vie simple, sans surconsommation. Nos enfants ne manquent de rien, et c’est le principal.

Il y a aussi des familles qui ont des hauts revenus ! En fait… comme partout, il y a de tout 🙂 Mais les revenus financiers ne sont pas une condition qui rend possible ou non l’instruction en famille.

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Bon, je vais peut-être m’arrêter car j’ai écrit un véritable pavé ! 🙂

J’ai tellement envie que les préjugés tombent, qu’on puisse ne plus être regardés comme des bêtes curieuses.  Je ne voudrais plus que d’autres, qui n’y connaissent souvent pas grand chose sur le sujet, se permettent de nous juger et  d’affirmer ce qui serait mieux pour NOS enfants. J’aimerais tellement que ce choix d’instruction soit perçu comme un choix normal parmi tant d’autres. J’aimerais tant que chacun.e soit conscient.e que c’est un droit qu’il faut préserver à tout prix car aucun parent n’est à l’abri d’avoir besoin un jour de ce droit (harcèlement, dépression, troubles sévères d’apprentissages, phobie scolaire, vécu traumatique…). Perdre cette liberté aurait des conséquences pour tout le monde, pas seulement pour nous, parents instructeurs, et nos enfants.

Et je précise, encore une fois, que je ne suis pas anti-école, je ne souhaite à aucun moment affirmer que l’instruction en famille c’est mieux que l’école. Il s’agit simplement d’un autre chemin possible, qui a, lui aussi, ses avantages et ses inconvénients, mais qui est tout aussi légitime et important que celui de l’école 😉

Si vous avez des questions, surtout n’hésitez pas à me les poser en commentaire ! 🙂

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Et si vous souhaitez soutenir le mouvement, venez signer la pétition :
https://www.mesopinions.com/petition/enfants/maintien-droits-instruction-famille/107871

35 ans, mariée et maman de 2 enfants. Multi-passionnée et résolument optimiste ! Vous trouverez par ici des partages et tranches de vie, sans chichi, en toute simplicité ! Pour en savoir un peu plus sur moi, n'hésitez pas à aller lire ma page "à propos" ! Au plaisir de vous lire !

A vos claviers !

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