Humeurs

Faut-il ne plus produire de déchets pour parler Zéro Déchet ?

Cela fait plusieurs mois que je cogite cet article… Parce que je ne veux offenser personne et rester ouverte et diplomate, j’ai mis du temps à l’accoucher 😉

Aujourd’hui, il y a une grande vague autour du Zéro Déchet, et même si cela engendre de nouveaux business (parfois un peu contraires à l’éthique même du ZD… mais passons), je trouve cela très positif, globalement. On montre que c’est possible, que ça n’est pas forcément si difficile. Evidemment, il y a aussi le côté culpabilisant de certaines approches, qui fait que l’on va se mettre la pression et surcharger une charge mentale déjà bien lourde. Il faut parvenir à faire la part des choses, cela n’est pas toujours évident.

De mon côté, j’ai vraiment lâché prise. Je me suis mise beaucoup de pression, je me culpabilisais bien trop. Je trouvais que je n’en faisais pas assez, en même temps je tentais d’en faire plus, mais c’était contraignant et épuisant. J’ai fini par dire « stop » et prendre tout ça avec plus de sérénité. Je ne me prends plus la tête. Je fais au mieux. Et je ne suis pas constante, ça ne fait rien. Il y a des périodes où cela me semble plus simple, donc j’en fais plus. D’autres passades où c’est plus compliqué et où il y a des retours en arrière. Je l’accepte. Certaines habitudes sont bien ancrées depuis longtemps. D’autres s’installent, parfois provisoirement, parfois durablement. Je fais ma petite part, en essayant de tendre vers mieux, mais sans pression.

C’est là où ça coince souvent, je crois. Sur les réseaux sociaux, chaque fois qu’on évoque la thématique du Zéro Déchet, il y a toujours une troupe de gens pour venir lancer des pierres à la personne qui en parle.

« Ton cabas de courses il est en plastique ! »

« Euh, tu as un smartphone et tu vas sur les RS, c’est pas écolo ! »

« Han ça boit du jus en brique… pas très zéro déchet ! »

« Bah du coup t’as pas de voiture ? Sinon c’est pas écolo ! »

etc etc.

On est d’accord, que c’est souvent plus jugeant encore, parfois même insultant. Des exemples comme ceux-ci, il y en a pas milliers sur les RS. Si on va dans le sens de ces remarques, nous devrions ne produire AUCUN déchet pour avoir droit de parler Zéro Déchet. J’espère que ces gens là sont au top niveau pour se permettre de relever le négatif sans cesse, sans voir ce qui est fait de positif.

Je pense que le terme « Zéro Déchet » est peut-être, simplement, mal choisi. On devrait plutôt dire que l’on est dans une démarche de « Réduction des Déchets ». Mais c’est sans doute moins percutant, plus long… Personnellement, je n’ai aucun souci avec l’expression « Zéro Déchet », je sais la nuancer et je sais, qu’aujourd’hui, il est extrêmement difficile de ne produire aucun déchet. Certain.e.s sont sans doute plus pointilleux.euses.

Ce qui m’attriste finalement, c’est qu’au lieu de pointer du doigt les actions positives, nombreux.euses sont ceux et celles qui s’acharnent à relever ce qui n’est pas fait, ce qui ne va pas. Tout ce négativisme est fatigant. On finit par ne jamais se sentir légitime à parler d’un sujet qui nous tient à coeur, parce qu’on n’est pas parfait.e dans la démarche entreprise. C’est dommage non ?

Ca peut vite casser l’envie de partager, d’échanger, de parler autour de ce sujet, qui me semble extrêmement important de nos jours. Est-ce qu’on ne peut pas penser que les petits gestes de chacun.e, font les grands changements de demain ? Est-ce qu’on ne pourrait pas plutôt s’enrichir des expériences des autres, plutôt que toujours juger et critiquer ?

Je pense que nombreux.euses sont ceux et celles, qui ont juste envie de partager ce qu’ils vivent, de montrer que c’est possible, que ce n’est pas forcément contraignant… qu’on peut même y gagner en confort de vie, faire des économies… Personnellement, je me fiche qu’on vienne me parler de « retour en arrière »… Pour moi, c’est juste un retour au bon sens. J’ai toujours vu ma grand-mère réutiliser ce qu’elle pouvait, faire réparer, acheter des affaires de qualité et en prendre soin, repriser les vêtements (jusqu’aux chaussettes). Mes grands-parents n’ont jamais roulé sur l’or, ma grand-mère vit avec une retraite ridicule. Elle ne gaspille rien, ne laisse pas perdre la nourriture, ne jette pas inutilement, n’achète pas inutilement, mange simple et de qualité. Certes, ce n’est pas la même génération, on est d’accord. Mais cela ne fait pas de mal de prendre exemple non ?

Bref. Ca me peine toutes ces ondes négatives autour de tant d’initiatives positives. Rien n’est parfait, on le sait. Doit-on alors ne jamais rien faire ? Ne jamais rien entreprendre ? … ne rien changer ?

35 ans, mariée et maman de 2 enfants. Multi-passionnée et résolument optimiste ! Vous trouverez par ici des partages et tranches de vie, sans chichi, en toute simplicité ! Pour en savoir un peu plus sur moi, n'hésitez pas à aller lire ma page "à propos" ! Au plaisir de vous lire !

3 commentaires

  • Notsil

    Coucou ! Je suis totalement d’accord. Mais déjà, le concept même de « zéro déchet » est illusoire. Le but n’est pas tant d’arrêter d’en produire (notre corps en produit ^^), mais de réutiliser / limiter.

    C’est comme la publicité de je ne sais plus quelle entreprise (énergie peut-être ? engie du coup ?) en mode « vers le 0 carbone ». Alors déjà, le carbone c’est pas du tout la même chose que le CO2, et comment tu veux aller vers du 0 carbone alors que tout ce qui vit est constitué de carbone ?? (c’est certainement un détail mais voilà quoi ^^).

    Ça me fait penser à toutes ces promesses de perte de poids, de meilleure santé, avec du 0% truc et 100% machin. La vie est diversité ; et il est aujourd’hui illusoire de vouloir être 100% au naturel… sauf à vivre en autarcie totale comme certaines peuplades. Et encore…

    Donc oui le choix des mots a été un choix « choc », mais du coup extrême. Quantifier sa masse de déchets, en prendre conscience, chercher à les réduire, c’est une meilleure démarche à mon sens. Ici c’est plus facile vu que tout ce qui n’est pas recyclable / compostable est certes ramassé, mais on paie nos déchets restants au poids.

    Alors ici, on est au lavable un maximum. Je garde de l’essuie-tout parce que j’ai des chats, et quand ils vomissent, non, j’ai pas envie de nettoyer ça avec un tissu lavable ^^ (c’est très bête mais voilà ^^).

    Mais avec tout le truc lié au Covid, y’a eu un gros retour arrière dans les magasins… (sans parler des masques).
    Et puis à des moments, faut relativiser. On a des enfants en bas âge, des besoins… la quête de la perfection c’est bien mais il ne faut pas s’oublier au passage.
    Je suis à la campagne, je pourrais passer chez chaque petit producteur… ben non je préfère quand tout est groupé au même endroit avec un système de panier ou de ruche. Parce que le temps m’est précieux (et le carburant aussi ^^).

    Et puis un pas après l’autre, petit à petit, c’est quand même plus facile qu’un gros changement d’un coup…. comme pour l’éducation.
    Il y a tellement de jugements au travers des réseaux… et on a tendance aussi à juger soi-même.

    Quant au zéro déchet, ma foi, si les gens commençaient par féliciter / encourager ces petits pas, au lieu de pointer tout ce qu’il reste à faire… ce serait bien mieux 🙂

A vos claviers !

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